L’obésité : l’épidémie mortelle

Selon les chiffres publiés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le nombre de personnes atteintes d’obésité a explosé au cours des 25 dernières années. Cette épidémie qui touchait auparavant principalement les pays dits développés, affecte désormais des régions du monde en pleine expansion économique telles que l’Asie du Sud-est et l’Amérique Latine. Le Canada et les États-Unis sont les pays les plus touchés et la province du Québec n’échappe pas à cette tendance. Pire qu’une altération de l’apparence physique, le surpoids et l’obésité représentent avant tout un risque majeur sur la santé.

Qu’est-ce que l’obésité ?

L’OMS définit le surpoids et l’obésité humaine comme « une accumulation anormale ou excessive de graisse qui présente un risque pour la santé ».

La principale mesure du surpoids chez l’adulte est l’Indice de Masse Corporelle (IMC).

Cet indice se calcule comme suit :

 MASSE (en kilos) 

__________________

TAILLE (en mètre)²

L’OMS définit ainsi le surpoids d’un adulte dès que son IMC dépasse 25 et l’obésité dès que son IMC est supérieur à 30.

Ainsi un adulte mesurant 1,72 m. (5.8 pieds) et pesant 55 kilos (122 livres) a un Indice de Masse Corporelle de 18.6 et est donc considéré comme ayant un poids normal. Voir le tableau ci-dessous :

 

Classification du surpoids et de l’obésité par l’IMC d’après l’OMS

 

Insuffisance pondérale    < 18,5
Poids normal 18.5 à 24.9
Surpoids 25 à 29.9
Obésité Obésité modérée 30 à 34.9
Obésité 35 à 39.9
Obésité ≥ 40

Une épidémie en expansion

Les taux de surpoids et d’obésité au Canada sont parmi les plus élevés des pays dit développés. Plus de la moitié de la population canadienne (60 %) est en surpoids dont 25 % souffre d’obésité. Ce dernier chiffre grimpe jusqu’à 30 % dans les provinces de l’Atlantique, le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest. La Colombie Britannique décroche la palme du taux d’obésité le plus faible du pays, soit 13 % de la population de la province de l’ouest. Le Québec reste dans la moyenne nationale avec 24 % de personnes atteintes d’obésité.

Ces chiffres sont en constante progression depuis les années 70 : la proportion de personnes obèses au Canada a doublé en 30 ans et ce, quel que soit l’âge. On notera également que l’obésité a triplé chez les jeunes de 12 à 17 ans passant d’un taux de 3 % à 9,4 % de 1978 à 2005  (Statistiques Canada). Certaines études plus anciennes estiment à 6,3 % le taux d’enfants âgés de 2 à 5 ans atteints d’obésité au pays.

Selon les dernières statistiques rendues publiques par l’OCDE (L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques), la situation des principaux pays occidentaux est la suivante :

  • États-Unis :  68 % de la population en surpoids, dont 34 % de personnes obèses
  • Royaume-Uni : 62 % de la population en surpoids, dont 25 % de personnes obèses
  • Canada : 60 % de la population en surpoids, dont 25 % de personnes obèses
  • France : 40 % de la population en surpoids, dont 11 % de personnes obèses
  • Japon : 25 % de la population en surpoids, dont 4 % de personnes obèses

Au cours des dernières décennies, l’obésité est devenue un problème mondial. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que dans le monde entier, plus d’un milliard d’adultes souffrent d’embonpoint et qu’au moins 300 millions de personnes seraient cliniquement obèses.

La malbouffe et la sédentarité : principales causes d’obésité         

D’après l’OMS, l’obésité est généralement le résultat d’un déséquilibre entre les calories consommées et les calories dépensées

Outre l’héritage génétique et les antécédents familiaux, l’obésité est principalement le résultat d’un mode de vie sédentaire et de mauvaises habitudes alimentaires orientées vers la malbouffe ; deux éléments prédéterminant de la prise de poids.

Le terme « malbouffe » se définit par une alimentation trop riche en graisses et en sucres et à faible valeur nutritive (nourriture de type « fastfood », boissons gazeuses sucrées, plats préparés, etc.) Une consommation régulière et abusive de ce type d’alimentation peut entrainer une malnutrition (carences nutritionnelles) et de graves problèmes de santé (voir ci-dessous).

Au fil des années, dans nos sociétés « modernes » occidentales, la cuisine traditionnelle et équilibrée a été délaissée au profit d’une alimentation industrielle nocive pour la santé. Les chaînes de restauration rapide se sont considérablement  développées au cours des dernières décennies. À titre d’exemple, on dénombrait en 2012 1400 établissements McDonald’s  servant plus de 2.5 millions de repas quotidiennement et cela, rien qu’au Canada (au niveau mondial, 64 millions de repas sont servis chaque jour dans plus de 33 000 « restaurants »).

En plus de McDonald’s, les autres chaines de restauration rapide présentes au Canada sont Subway, Burger King, A&W, les rôtisseries Saint-Hubert, Wendy’s, PFK, Pizza Hut, etc.

L’accès à une alimentation déséquilibrée est illimité : des établissements de restauration rapide ouverts toute la journée, certains 24h24, présents dans les centres commerciaux, les cinémas, sur les aires de repos des autoroutes, dans les édifices à bureaux, etc.

L’industrie agroalimentaire dépense des fortunes dans leurs campagnes publicitaires pour inciter la population à toujours davantage consommer des produits manufacturés, toujours plus  riches en sucres et en graisses. Leurs messages sont souvent trompeurs en soulignant que l’obésité ne serait pas due à une mauvaise alimentation, mais à une baisse de l’activité physique.

Outre une mauvaise alimentation et une baisse de l’activité physique, la prise d’alcool régulière est également un facteur de prise de poids.

Dangers sur la santé

[blockQuote position= »right »]Le surpoids et l’obésité représentent avant tout un risque majeur sur la santé[/blockQuote]

L’obésité peut causer des maladies cardiovasculaires, le diabète et favorise le cancer dont celui du sein, de la prostate, du côlon ou du pancréas. Elle est la cause de limitations fonctionnelles et d’incapacités physiques sérieuses, de maladies psychiques (perte de confiance en soi) et de dépression.

Les conséquences désastreuses de l’obésité pourraient être schématisées ainsi :

Chez l’enfant, l’obésité est associée à un risque accru de décès prématuré et d’incapacité à l’âge adulte. Mais en dehors de ces risques futurs, elle peut être à l’origine de difficultés respiratoires (OMS).

La plupart des études sur le sujet démontrent l’augmentation de la mortalité des personnes en surpoids : plus l’IMC augmente et plus le taux de mortalité augmente. La mortalité s’accroît de manière abrupte dès que les individus dépassent le seuil du surpoids. Selon un rapport de l’OCDE publié en 2010, la durée de vie d’une personne obèse est inférieure de huit à dix ans (pour un IMC de 40-45) à celle d’une personne de poids normal, ce qui correspond à la perte d’espérance de vie à laquelle s’exposent les fumeurs.

En 2008, une étude du National Research Council a relevé que pour la première fois depuis 1976, l’espérance de vie des Américains à légèrement diminué. L’obésité et ses conséquences sur la santé seraient en partie responsables d’un accroissement du taux de mortalité dans ce pays.

Enrayer l’épidémie    

Modifier ses habitudes d’alimentation est primordial. Adopter une alimentation dite saine, c’est tout simplement revenir vers  une nutrition traditionnelle en complète symbiose avec les besoins de son corps. C’est avant tout limiter l’apport énergétique provenant des consommations de graisses et de graisses saturées, consommer davantage de fruits, de légumes, de céréales complètes, de légumineuses et limiter la consommation de sucre et de sel.

Se dépenser physiquement est un second élément fondamental dans la lutte contre l’obésité. (le nombre d’heures passées devant la télé ou l’ordinateur a explosé ces dernières années, notamment chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes).

L’industrie agroalimentaire a sa part à jouer en diminuant les taux de graisses saturées, de sel, de sucre dans les produits destinés à la consommation et en proposant des aliments sains à des prix abordables.

Les gouvernements ont également un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre l’obésité. L’augmentation du surpoids ne favorise-t-il pas l’accroissement des dépenses de santé d’un état ? La taxation des produits trop riches en graisses et en sucres, des boissons gazeuses, des repas servis dans les établissements de restauration rapide peut être une piste à suivre.

Voici enfin quelques conseils pour revenir progressivement à une alimentation équilibrée :

  • Favoriser 3 repas par jour – pas moins, et à des heures régulières
  • Aucun grignotage
  • Privilégier des portions de taille normale
  • Être conscient du nombre de calories des aliments ingurgités
  • Diversifier les types de nourriture

Nutrition Consciente peut vous aider dans cette démarche.

Sources :

L’Organisation Mondiale de la Santé

Statistiques Canada

L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques

Shields, M. « L’embonpoint chez les enfants et les adolescents au Canada. Nutrition : Résultats de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes », Statistique Canada, 2005

La Presse, édition du 27 février 2013

Lien : http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201302/27/01-4626125-les-canadiens-nont-jamais-ete-aussi-obeses.php

Pour compléter cet article, voir ce documentaire « Alerte dans nos assiettes ! » produit en 2008

Lien : http://www.youtube.com/watch?v=2Bk-QAube08

Et « Obésité : Enquête sur l’Amérique XXL »

Lien : http://www.youtube.com/watch?v=s4sihhkmUo4

© Nutrition Consciente, juin 2013

 

2018-02-02T17:41:40+00:00 By |Obésité|0 Comments

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