Les Organismes Génétiquement Modifiés

Vous vous interrogez régulièrement sur la provenance des aliments qui remplissent votre assiette ? Si les produits alimentaires dont vous vous nourrissez sont sans danger sur la santé ? Vous faites bien ! Les OGM envahissent de plus en plus nos supermarchés et nos restaurants préférés, et ce, à notre insu. Une partie de l’industrie agroalimentaire invoque les effets bénéfiques des aliments issus de la culture transgénique. Les partisans d’une alimentation « bio » s’élèvent contre l’arrivée massive de tels aliments alléguant la nocivité des OGM sur la santé humaine et les risques environnementaux. Qu’en est-il exactement ? Pouvons-nous garantir l’innocuité des OGM ?

Qu’est-ce qu’un OGM ? 

Un organisme génétiquement modifié (ou organisme transgénique) est un organisme vivant dont le patrimoine génétique a été volontairement modifié par l’action humaine. Cette technique d’abord appliquée sur les bactéries a été étendue sur les animaux et les plantes.

Les plantes transgéniques sont conçues pour augmenter leur rendement et améliorer leur résistance aux parasites, herbicides, contraintes climatiques, etc.

L’étendue des cultures OGM

Selon l’organisme international non-gouvernemental ISAAA*, les surfaces cultivées des OGM représentent aujourd’hui  environ 160 millions d’hectares, dont près de 50 % dans les pays en développement, soit 3 % des terres agricoles mondiales. Elles étaient quasi inexistantes au début des années 90.

Quatre pays concentrent à eux seuls les 9/10ème de la production de cultures transgéniques :

  • États-Unis  (pour près de 50 % de l’ensemble des cultures transgéniques)
  • Brésil
  • Argentine
  • Canada

[spacer height= »10″ mobile_hide= »true »]Parmi les principales plantes cultivées ayant des variétés génétiquement modifiées, on trouve : le maïs, le soja, la tomate, le riz, le coton, la betterave, la pomme de terre, le canola (colza), etc. La revue américaine Science rapporte également la création de poulets génétiquement modifiés pour résister au virus de la grippe aviaire. Plus récemment, deux universités canadiennes ont mis au point un saumon transgénique élevé au Panama pour lequel  les autorités américaines sont sur le point d’accorder leur feu vert à sa consommation. Enfin, un porc génétiquement modifié a vu le jour en août 2012 en Écosse.

Risques sanitaires

Outre les dérèglements environnementaux, l’utilisation des OGM comportent de nombreux risques encore mal connus : transmission des gènes introduits dans les OGM à d’autres espèces, production de substances toxiques, réactions allergènes, résistance aux antibiotiques, etc.

Le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), en France, et le Independant Science Panel, au Royaume-Uni, estiment que les études réalisées sur les OGM sont insuffisantes, et que dans le domaine des cultures en plein champ, les précautions prises ne permettent pas d’éviter la pollution génétique de l’environnement.

En 2012, une étude menée à long terme (deux ans) sur des rats, publiée sous la direction de Gilles-Éric Séralini (CRIIGEN), conclut que l’ingestion de maïs génétiquement modifié NK 603 (breveté par l’entreprise Monsanto) et/ou de l’herbicide Roundup a des effets tumorigènes et toxiques très graves.

Monsanto

Les partisans d’une agriculture traditionnelle et « bio » voient dans l’utilisation et le développement  des OGM un nouveau palier franchi par l’industrie agroalimentaire dont l’entreprise américaine  Monsanto est l’emblème.

Entreprise spécialisée dans les biotechnologies végétales, Monsanto est l’un des principaux producteurs de semences génétiquement modifiées. À l’origine de l’arme chimique « agent orange » utilisée pendant la guerre du Viêt-Nam, l’entreprise a fait et continue de faire l’objet d’enquêtes et d’actions en justice dans le cadre de ses activités industrielles. Elle est notamment accusée de promouvoir des produits nocifs pour la santé et l’écosystème et de falsifier les résultats d’enquêtes scientifiques.

La réglementation

La réglementation des OGM est très variable selon les pays. Pour ce qui est de l’exploitation agricole, la commercialisation et la consommation alimentaire de tels organismes, la réglementation est plus restrictive en Europe qu’en Amérique du Nord et dans les pays émergents.

Au Canada, il n’existe aucune norme visant à rendre l’étiquetage des OGM obligatoire. L’étiquetage des aliments issus de la biotechnologie est sur une base volontaire. La province du Québec a renoncé en 2012 à un tel étiquetage prétextant « une opération fort complexe » qui pourrait nuire à la compétitivité des entreprises québécoises si elles étaient les seules soumises à une telle réglementation (ministère de l’Agriculture). Impossible donc pour le consommateur de savoir si le produit acheté au supermarché contient ou non des OGM.

Contactés dans le cadre de cet article, deux entreprises agro-alimentaires d’envergure largement présentes dans tous nos supermarchés, Kellogg’s et Kraft, ne réfutent pas l’utilisation d’OGM. Kashi – propriété de Kellogg’s – se vante pourtant d’utiliser des « aliments naturels ». Les rôtisseries Saint-Hubert reconnaissent également « ne rien garantir sauf la liste des ingrédients ».

Face à tant d’incertitudes quant aux effets sur la santé et sur l’environnement, face à une réglementation laxiste, face à des informations diffusées au compte-goutte, les consommateurs que nous sommes ne sont-ils pas exposés à des risques sanitaires ?

* ISAAA : International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (Service international pour l’acquisition d’applications agricoles biotechnologiques)

Sources :

Greenpeace Canada

Le Nouvel Observateur, édition du 20 septembre 2012

La Presse, édition du 29 mars 2012

Le Monde, édition du 29 avril 2013

Pour compléter cet article, voir le guide des produits avec ou sans OGM (version de 2004) proposé par Greenpeace Canada : http://guideogm.greenpeace.ca/guideogm.pdf

Et le documentaire Franco-Canadien-Allemand de 2008 « Le Monde selon Monsanto »

 

 

2016-05-13T10:46:04+00:00 By |OGM|0 Comments

About the Author: